Bois ton thé !

« En sirotant un thé vert, J’ai mis fin à la guerre. »
picto-bois-ton-theFin de la guerre dans notre esprit et de celle que nous menons contre corps, se nourrir en conscience ouvre le chemin de la sagesse. Parce que nous cessons de manger avec notre tête pour apprécier avec notre cœur.

 

Où est le thé ?

Hier les agapes des fêtes de fin d’année, aussi raffinées que goûteuses, auxquelles on n’a peut-être pas prêtées autant attention que cela, tant l’effervescence était à son comble.
« Arrête ta pensée et bois ton thé ». Le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh nous invite, en dégustant notre thé (mais cela peut aussi marcher avec une coupe de champagne !), à suspendre tout ce que nous faisions, tout ce que nous disions ou nous pensions, pour revenir à nous-même. A cet instant.
Il y a quelque temps, je partageais un thé avec une amie qui me racontait, avec force d’émotions et d’engouement, ces prochains projets. Elle était tellement absorbée par ses idées qu’elle but d’un trait le thé qui avait eu tout son temps de bien refroidir dans la tasse … Mais où était le thé ?

Une gorgée. Puis une autre

Quand nous pratiquons la Pleine Conscience, nous tenons le thé fumant entre les mains, en silence. Nous sentons le poids, le volume, le matériau avec lequel la tasse a été fabriquée. Nous prenons conscience aussi, qu’avant d’arriver à nous, ce contenant a été lavé, préparé par quelqu’un, spécialement pour nous. Le thé, qui y a été versé, provient de cultures où des personnes ont pris soin de son développement, et de cueillir ses feuilles à maturité, bien souvent à la main. Le soleil, les ondées, la terre ont nourri chaque plant. Et le voilà, après tout ce chemin, exhalant ses parfums dans notre tasse. Nous humons ses notes florales ou épicées, sa douce chaleur rougit nos joues, nous approchons la tasse des lèvres. Puis, nous décidons de boire une gorgée, une seule, prenant le temps et le soin de l’accueillir dans notre bouche. Alors, les arômes explosent : légers ou généreux, frais ou mordants, moelleux ou vifs. Ces quelques feuilles de thé dans notre tasse donnent un spectacle grandiose. La gorgée imprègne toute notre cavité buccale, glisse doucement le long de l’œsophage, nous nous sentons au chaud de l’intérieur. Gorgée après gorgée, nous assistons au miracle de la Pleine Conscience.

De l’intention dans nos assiettes

Ce qui est valable pour le thé l’est aussi pour la nourriture. « Lorsqu’on mange avec sa tête, c’est avec méfiance, la peur au ventre » selon le psychiatre Gérard Apfeldorfer, dans sa préface de « Manger en pleine conscience » de Jan Chozen Bays. Que nous combattions la nourriture ou que nous mangions sans faire attention à ce qui se passe, retrouver l’usage de nos sens, des goûts, des odeurs, regarder vraiment, et aussi s’ouvrir à ses sensations, ses pensées, ses émotions du moment, transforment notre façon de manger. Jusqu’à nous permettre de perdre du poids, en tout cas de cesser la guerre avec notre corps et la nourriture. Ecouter ses envies, manger moins pour manger mieux, s’arrêter quand on n’a plus faim, c’est

ce que prône le mouvement mondial « Intuitive Eating » pour une meilleure conscience des sensations alimentaires.

Haro sur les régimes amaigrissants dont l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) dit, en 2011, qu’ils sont dangereux. Au pilori les plats industriels trop ceci ou pas assez cela. Le bio continue son ascension, le « fait maison » aussi, pour preuve le boom des livres de cuisine. Nous mettons plus d’intention dans nos assiettes, et c’est bon pour notre santé physique et psychique. Nous retrouvons progressivement une vérité déjà éditée par Molière dans son Avare : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. »

ActivMag et n°janvier 2016

Biblio/Info :

– « Manger en paix »- Dr Gérard Apfeldorfer-Ed. Odile Jacob
– « Manger en pleine conscience »-Dr Jan Chozen Bays-Ed. Les Arènes
– Site de « Intuitive Eating » www.intuitiveeating.com

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